
MÉMOIRES PORTEUSES
« Quand un souffle meurt dans un autre, même les mythes sont trop courts » dirai-je en croisant les thèmes astrologiques de deux âmes d’artistes.
Quand Orphée ramène Eurydice et qu’il s’éteint avec le dernier regard de la beauté en souvenance, il rappelle que meurt subitement celui qui n’a d’autre but que ramener à la vie celle qu’il aime.
On se rapproche alors de la fin des contes biologiques et terrestres de deux grands de notre siècle dernier, j’ai nommé Edith Piaf et Jean Cocteau.
Avec seulement 25 ans d’écart entre les deux, ces deux artistes, dans la vie terrestre et astrale sont étroitement reliés : ils ont traversé les portes du temps, à quelques intervalles pour ne jamais être séparés. J’invite chacun à entrer en connaissance avec ces personnages hauts en couleurs…
C’est de son jardin de la maison achetée en 1947 dite (DU BAILLI à Milly La Forêt) où il est décédé d’une crise cardiaque en apprenant la mort d’Edith Piaf, que je vous livre ces quelques notes :
Il en est parti quelques heures après avoir appris le départ de sa chère et tendre jeune âme (ie).
Ne pouvant d’une part résister à la douleur et se sachant inconsolable, il a endossé le costume du personnage mythique de son œuvre : Orphée et nous l’a livré grandiosement. Il a dû charmer les gardes des enfers (Cerbère, Les Harpies, Hadès…) avec sa poésie vibratoire.
Son but étant surement enjoindre le pas d’Edith (Eurydice) à la voie de l’amour éternel et immortel, pour lui dire :
« Je reste avec vous. », son épitaphe…
Sans se méprendre sur les sentiments et orientation amoureuse, la lecture astrale peut nous ouvrir d’autres portes et révéler bien des éléments indicibles et nous montrer que l’amour de la création est bien plus que cela… toujours.
Ces deux-là, sont selon moi, issus d’une mémoire porteuse d’une énergie de couple très proche, tels que des jumeaux séparés, dans leurs vies passées et qui se sont retrouvés pour un « sacrifice historique artistique, rendant l’amour à beauté et la beauté à l’amour – dans le faste tragique: la beauté dans le drame »…
Au niveau biographique, Jean Cocteau est né à Paris dans une famille bourgeoise. Sorte de dandy, esthète, poète, réalisateur, il s’est illustré très vite auprès des artistes parisiens et la branche aristocratique, pour ses talents vénusiens manifestés à l’aube du surréalisme qu’il inventait avec ses compères. ses œuvres étaient autant adulées que décriées, grâce à sa personnalité « d’aimant aimer l’art et provoquer par l’art » (conjonction de vénus, Neptune et pluton à l’ascendant), on ne pouvait pas moins en attendre !!
Thèmes de Jean Cocteau et Edith Piaf

Cela a été le cheminement du petit «Jean » qui très tôt a été confronté aux funestes nuances de la vie par le décès son père se suicidant alors qu’il n’avait que 9 ans. Symboliquement, nous noterons ici la lune noire symbolisant le vide, ce dont on est séparé, la béance du père absent, cette lune noire proche du soleil.
Un peu plus loin sur la roue zodiacale de Jean, nous observons, le maitre du temps et de la sagesse Saturne faisant peser au foyer et dans la maison du père une restriction par un deuil prématuré.
En signe du lion celui-ci signe une approche romantique sacrifiée au drame dans un axe verseau lion exacerbé…

Une souffrance dans l’accès non autorisé à l’amour: Jean sera également endeuillé de son 1er amour pour un jeune Raymond Radiguel, mort de la typhoïde en 1923 : Jean a alors 29 ans l’âge du retour de Saturne qui l’obligera à grandir dans l’épreuve. Dès lors, il n’exprimera son amour sentimental que d’une façon artistique, et élevée, et comme disait Jean Marais, son amant et ami « il n’aimait qu’aimer » …
Afin de ne pas être sujet au couperet de la funeste faux, il déploie sa ressource fondamentale d’être capable de supporter ces épreuves de vie – ces deuils , grâce à l’élévation de l’art d’aimer dans le par donner au-dessus de ” Nœud sud capricorne et venus conjointe Neptune à l’ascendant”.
En reliant cette information de mémoire cellulaire de couple jumeaux endeuillé , il aura au cours de cette vie une tonalité en rappel vibratoire de ce karma en effet miroir : en effet – il rencontre la famille Bourgoint dans les années 20, famille dans laquelle les enfants sont un couple de jumeaux Maxime et Jeanne Bourgoint de Melun (Jeanne se suicidera / vénus conjointe à Neptune : la disparition de la jeune femme .. fortement impressionné et sous l’emprise des voiles neptuniens de l’opium à cette époque suite au décès de son ami Radiguet : Jean Cocteau écrira « les enfants et les parents terribles ».
Il a été remarqué lors de la 1ere guerre mondiale par Serge de Diaghilev, (Mécène et Directeur de troupe Russe), qui repérant son génie, lui demanda de l’étonner : s’en suivit le sacre du printemps.
« L’idée d’étonner ne m’était pas venue .j’étais d’une famille où on ne pensait pas du tout à étonner. On croyait que l’art était une chose tranquille, calme, disparate ».. ‘ le sacre du printemps était pour moi la révélation d’une forme d’art opposée aux habitudes.
Jean Cocteau
Leurs nœuds sud sont en maison 3 (région de la fratrie), le soleil (la vie exprimée) conjoint à mercure (la pensée, la fratrie) d’Edith sont proches de la vibration du maitre de l’ascendant (le Moi) de Jean: Jupiter.
« Il a parcouru les enfers, à recherche de sa belle dans une belle quête d’immortalité du couple… »
Toute sa vie durant Jean Cocteau ne pouvait revivre le drame de sa blessure la perte et la disparition de sa sœur, mémoire avec laquelle il s’est couché lors de sa précédente incarnation (pluton maitre de l’occident donne l’Hadès à Neptune et vénus : la nymphe).
Plus qu’un autre auteur, un autre artiste, Jean incarne, donne vie à Orphée avant même de l’écrire….
« Orphée, toi qui cherche à faire régner la beauté et l’harmonie au sein de la Nature et de la collectivité parviendras-tu à toucher réellement ce qui te meut, personnellement, à l’instar de l’épigraphe de la dame à la Licorne “à mon seul désir”… La réponse est-elle, comme elle, cette voie du Cœur, celle de l’Amour qui te fit traverser les “enfers” et aimer Eurydice jusque dans l’invisible ? »
De cet amour traversant les temps, l’expression qualitative s’affine et se confronte dans la matière à des expressions très subtiles :
En effet, la mémoire karmique de la relation entre Jean et Edith, empêche tout engagement marital pour l’un comme pour l’autre : mais pour quelle raison ?
Nous pourrions dire qu’ils avaient chacun pour mission spirituelle de vivre les lettres les plus hautes de l’amour parce qu’en tant que personnages publics et hors du commun, ils avaient le courage d’apporter un sens nouveau à la société du début du 20ème siècle, et de porter haut la couleur de l’Amour éternel.
Il y a aussi dans tout cela, comme un diapason d’universalité dans l’expression de cet amour, et puis une puissante capacité artistique à adosser l’amour à la séduction intellectuelle pour en essaimer le rayonnement encore plus puissamment : chez Jean, Saturne en Lion en maison 4/5 « j’aime et suis aimé dignement « ; je m’élève par l’amour le plus grand : le roi de l’amour est un guide pour les autres … «
Tout est dit
Jean est à dominante homosexuelle, certes mais avec une mémoire cellulaire lui interdisant de faire couple durable avec une seule femme ,(avec Uranus en balance : il ne peut que créer la surprise et pour le coup va jouer de sa capacité habile à provoquer, dérouter … faisant fi des attaques homophobes et des railleries, donnant à son génie intérieur bafoué l’occasion de devenir un Phoenix : il deviendra avec Jean Marais, le couple homosexuel plus célèbre et sera porté vers la réalisation d’œuvres cinématographiques avec celui-ci dont « Œdipe ROI « !! RIEN QUE CA ….
De plus, il est à noter que nous retrouvons non pas un besoin de fusion avec l’autre dans une énergie commune de fonctionnement, mais plutôt une incapacité à s’en sentir différent rendu possible par l’axe intercepté bélier / balance …
Serait la fusion dans la fusion ??
Et puis c’est ce même cadre qui ne peut abriter le couple classique homme femme dans cet axe relationnel intercepté bélier balance en maison 12.
Allons voir ici d’autres symboles : saturne en lion qui prive du père très jeune, le petit Jean, doit composer pour sa construction identitaire avec sa mère plutôt fermée à l’expression chaleureuse et expansive ( lune vierge, elle-même en conflit avec une influence de l’oncle frustrante empreinte de dogmes et porteuse de culpabilité que nous voyons avec Jupiter en capricorne maison 9 ) , le père qui a du s’effacer de sa sensiblerie .
Ce qui relie Jean à Edith dans un amour mythique Orphéen et une mort tragique est justement contenu dans toute cette trame :
Jean est porteur du mythe avec les planètes : vénus, lune soleil mercure pluton, et Jupiter qui sont prégnantes chez lui et constituent une dominante en ce sens.
Dans le natal de Jean, le maitre par exaltation de son soleil : Jupiter est conjoint à la représentation du jumeau d’Edith (SOLEIL MERCURE en sagittaire signe double) . Attirée par des hommes plus jeunes ou porteurs d’une intellectualité ou jeunesse (Mars maitre de son ascendant est conjoint à SIRIUS et le Soleil de Jean est conjoint à Sirius)
Bien sur, il serait possible de poursuivre cet hymne à l’amour éternel….
Mais ces doux mots se veulent sages
Bien à vous
Françoise LAFOY
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